jeudi 15 mars 2007

Le top 50 des sites US et ... Wikipedia

Le top 50 des sites US et ... Wikipedia

Comscore vient de publier son compte-rendu des sites les plus visités aux États-Unis le mois dernier. Yahoo occupe la première place avec près de 130 millions de visiteurs (et une moyenne de 28,6 visites/internaute sur le mois), suivi par Time Warner (118 millions), puis, au coude à coude, Google et Microsoft (+114 millions).


Wikipedia arrive en 9ème position avec près de 44 millions de visites. Même classement que le mois dernier, un succès qui doit largement à Google.

Et un succès qui enchante même Michel Serres :
« Je suis un enthousiaste de Wikipédia pour plusieurs raisons.

La première raison, c'est sa gratuité et je crois que j'ai consacré ma vie à la connaissance, d'une certaine manière parce qu'elle est gratuite. Comme elle est gratuite, elle est productrice.

(...)

Deuxièmement, c'est libre.

(...)

C'est une entreprise qui m'enchante parce que, pour une fois, c'est une entreprise qui n'est pas gouvernée par des experts. (...) et il y a là dans cette entreprise de liberté, de communauté, de vérification mutuelle, quelque chose qui, dans la gratuité, la liberté, m'enchante complètement et me donne une sorte de confiance dans ce que peut être un groupement humain.

Le savoir absolu n'existe pas pour la bonne raison que dès qu'on est un peu dans le savoir, on voit à quel point il évolue à toute vitesse. J'ai dit dans une autre émission qu'aujourd'hui, les professeurs de sciences n'enseignent que la moitié de ce qu'ils ont eux même appris. Le savoir est dans une progression exponentielle. Comment voulez-vous qu'il soit un jour absolu ? Il y a une telle grande différence entre le savoir et la connaissance, ou l'entendement et l'intelligence, que la marge de progrès est infinie.

(...)

Il n'y a que des bénévoles et cela donne vraiment tort à tous nos prophètes de malheur. Il y a aujourd'hui une encyclopédie libre, gratuite à la disposition de tout le monde et qui est le plus souvent vraie.

Il y a des vandales partout mais ce que je trouve d'extraordinaire dans l'organisation de Wikipédia, c'est qu'elle est auto-organisée pour lutter contre les vandales. D'une certaine manière, c'est un miracle d'auto-organisation, d'auto-gestion. On a l'impression qu'en matière de liberté et de vérité, l'honnêteté l'a emporté sur le vandalisme ce qui est rare dans notre monde moderne. »
Via Affordance, qui nous renvoie également vers un article passionnant, intitulé « What open access research can do for Wikipedia », merci Olivier. :-)

Toujours en anglais, je signale cette étude qui analyse la valeur de la collaboration pour l'encyclopédie libre : Assessing the value of cooperation in Wikipedia. Les chiffres parlent d'eux-mêmes :
« Since its inception six years ago, the online encyclopedia Wikipedia has accumulated 6.40 million articles and 250 million edits, contributed in a predominantly undirected and haphazard fashion by 5.77 million unvetted volunteers. Despite the apparent lack of order, (...) (w)e also demonstrate a crucial correlation between article quality and number of edits, which validates Wikipedia as a successful collaborative effort.

Depuis ses débuts, il y a six ans, Wikipedia accumule 6,4 millions d'articles, édités 250 millions de fois, grâce à 5,77 millions de volontaires dont les contributions libres ne sont généralement pas validées. En dépit de ce désordre apparent, (...) notre étude montre qu'il y a une corrélation fondamentale entre la qualité des articles et le nombre de fois où ils ont été édités, ce qui valide la réussite de l'effort collaboratif de Wikipedia. »
Des chiffres (voir la liste et la taille des projets) qui semblent également battre en brèche la fameuse règle des 1%...

Quant à Jimmy Wales, son fondateur, il est bon cinquième parmi les 50 personnalités jugées les plus influentes sur Internet.


Décidément, Wikipédia, une réussite sur toute la ligne. Tiens, j'ai pas fait exprès !


P.S. Et pour faire le lien avec mon article précédent sur les IDN, wikipédia.com est en vente sur Sedo :


Dans ce cas, je suis évidemment d'accord avec Tom, c'est bien de cybersquatting qu'il s'agit, puisque Wikipedia est une marque forte, totalement distinctive. Ce qui n'est pas le cas de cafe/café, comme je le mentionnais en conclusion de ce billet... :-)

, , ,

Aucun commentaire: