dimanche 10 février 2008

Google, Yahoo, Microsoft redessinent la carte du Web

Google, Yahoo!, Microsoft redessinent la carte du Web...

(cf. Dossier Adscriptor sur Microsoft-Yahoo! en un PDF, 100 pages, 2Mo)

[MàJ - 11-02-08] Comme alternative à l'OPA, Yahoo tenterait de fusionner avec AOL...

Voir également : Microsoft - Yahoo! : petit glossaire pour mieux comprendre ce qui se passe...

Google, Yahoo, Microsoft - GYM pour quelques temps encore - sont en train de redessiner la carte du Web sous nos yeux. À l'heure actuelle, la situation ressemble à peu près à ça :


Via François Goube.

Or même si l'info du Wall Street Journal (vieille histoire...), reprise en boucle ce week-end un peu partout dans le monde, donne à penser que Yahoo voudrait refuser l'offre de Microsoft, je doute fortement que Jerry Yang ait les moyens de ses ambitions.

Car comme le souligne justement Paul Kedrosky, Yahoo est une société cotée où plus de 70% du capital est détenu par des zinzins (les compères Yang et Filo n'en détenant qu'environ 10%), dont une bonne part sont des hedge funds, qui ne sont pas à proprement parler des altruistes intéressés par l'indépendance de la société, par sa culture d'entreprise et autres considérations émotionnelles. Business is business, money is money...

Et de l'argent, ils en perdent depuis trop longtemps avec Yahoo! Donc Yang a beau vouloir donner l'impression qu'il souhaite prendre son temps, le voilà au pied du mur.

Ce qu'exprime le Financial Times sans ambiguïté :
The internet company’s performance under Terry Semel, and now Jerry Yang, had eroded investor confidence so deeply that the shares fell to levels not seen since 2003.
Par conséquent, plus qu'un refus, j'ai l'impression que le baroud d'honneur du conseil d'administration de Yahoo n'a d'autre but que de presser le citron jusqu'à la dernière goutte (toute ressemblance avec des presse-agrumes existants serait purement fortuite), en espérant juste que Ballmer & Co. ne leur claque pas la porte au nez (money, au nez, ça rime, encore mon côté poète qui ressort, chassez le naturel, il revient au galop) et que le marché suive, ce qui est loin d'être acquis d'avance.

En attendant, Ballmer fourbit ses armes et la résistance s'organise par la voix d'Eric Jackson, qui prépare un "plan B" : faire bloc en rassemblant un maximum d'actions auprès d'actionnaires voulant vendre... Il en aurait déjà collecté plus de 2 millions et a même développé un widget ad hoc...


Ceci dit, même en admettant que Microsoft augmente son offre et que l'opération se fasse sur la base d'une fourchette de 35-38$ par action, l'acquisition n'est qu'une première étape, le plus dur reste à suivre...

Et si l'acquisition se transforme en utopique fusion dans les faits, sans véritable intégration de services-produits gagnants sous une nouvelle marque capable d'emporter l'enthousiasme des utilisateurs autour d'une offre unitaire, cohérente plutôt que pléthorique, qualitative plutôt que quantitative (où les duplications ne se comptent plus tellement elles sont nombreuses...), alors le seul vainqueur de cette triste histoire sera ... Google !

Suffira-t-il à Ballmer d'y croire ?
Quels sont les enjeux ? Nous avons chez Yahoo un peu plus de 13 000 personnes qui ont leurs propres objectifs, leurs ambitions, leurs désirs et leurs attentes, leurs logiciels et tout ce que vous voulez, auxquels nous devons ajouter nos propres objectifs, nos désirs et nos ambitions, ce qu'on définit généralement par "processus d'intégration". Si nous le faisons bien... ce sera une très bonne chose pour nos clients, nos actionnaires, etc., et si nous le faisons mal, alors il aurait mieux valu que nous ne tentions pas cette acquisition ; donc mener cette intégration à bien fait partie de nos priorités majeures, et nous ferons ce qu'il faut pour y parvenir - à condition bien sûr que Yahoo accepte notre offre, qui n'est pas encore le cas...

What are the challenges? There's a group of 13,000-plus people who work at Yahoo, and they have their goals and their ambitions and their desires and their thoughts and their software and their everything else, and we have to kind of mate up their goals, desires and ambitions with the goals, desires and ambitions of people here, and that's generally referred to as the integration process. If we do that well ... that will be a very good thing for customers, our shareholders, etc., and if we do that poorly, we probably shouldn't have tried this acquisition, so really doing that well is a high priority, and we're really focused in on it -- assuming that Yahoo accepts our bid, which has yet to happen.
Car au final, plutôt que d'avoir un duopole (Microsoft aurait beau être second, selon ses ambitions déclarées, il y a des deuxièmes qui comptent et d'autres non), une mauvaise intégration donnerait carte blanche au monopole de Google, dont l'hégémonie deviendrait de plus en plus impossible difficile à détrôner.

Avec à l'avenir un paysage qui pourrait ressembler à ça...



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