vendredi 9 mars 2012

Mises à jour

Il y a moins d'un mois je vous parlais du Vatican comme d'un paradis ... fiscal.

Or selon une info publiée hier, pour la première fois, dans son édition 2012 de l'International Narcotics Control Strategy Report, le Département d'État de l'administration Obama a inséré le Vatican dans une liste de 68 pays considérés à risque "blanchiment", dont le passé en la matière est qualifié de "scandaleux"...

Cet été, le Vatican devra d'ailleurs approuver une nouvelle législation anti-blanchiment (qui représente pour l'instant une régression et non pas une progression), au moment même où se tiendra le deuxième forum de l'OCDE sur les flux d'argent sale, qui aura lieu les 14 et 15 juin prochains ... à Rome ! Quelle coïncidence...


Sans oublier que, chaque année, l'Italie c'est entre 120/180 milliards d'euros de fraude fiscale, + 60/70 milliards d'euros de corruption politique et administrative, + 140/150 milliards d'euros de chiffre d'affaires des mafias, soit dans la fourchette basse au moins 320 milliards d'euros à blanchir, qui représentent plus des 3/4 de l'ensemble des recettes fiscales du pays pour 2011 (411,79 milliards d'euros), et dont on peut supposer sans grande crainte de se tromper qu'une partie importante passe par le Vatican (en témoignent le nombre de procédures actuellement en cours contre le IOR)...

Rien que sur la corruption, un domaine où les italiens sont maîtres et se foutent dans les grandes largeurs des recommandations de l'Europe, à noter que cette somme de 60 milliards €, calculée par la Cour des Comptes italienne, représente 50% de toute la corruption estimée en Europe, dont le coût est chiffré à 120 milliards d'euros par la Commission européenne. Autrement dit 60 milliards pour l'Italie, et 60 autres milliards à partager entre les 26 autres pays de l'UE.

Rien à dire, l'Italie se taille la part du lion. Ce qui m'amène à parler de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin, sur laquelle j'ai vu un reportage de la télé française où les français ne comprennent pas pourquoi les italiens NO-TAV luttent de toutes leurs forces pour en empêcher la réalisation. Je ne veux pas rentrer ici dans les détails, mais ces mêmes français devraient savoir que si un kilomètre de ligne à grande vitesse coûte un peu moins de 10 millions d'euros en France, en Italie mille mètres de ligne à grande vitesse arrivent à coûter un peu plus de 70 millions selon certaines estimations. Cherchez l'erreur...

Les italiens en ont juste marre de graisser les nouilles des politiques corrompus et des mafieux en tout genre, pendant que ces mêmes politiques volent tout ce qu'ils peuvent dans les poches de l'italien moyen, et moi et moi...

* * *

Et puisqu'on parle mafia, voici deux photos emblématiques de l'antimafia et de la mafia en Italie :


Les juges Giovanni Falcone & Paolo Borsellino, assassinés par la mafia...

Marcello Dell'Utri & Silvio Berlusconi, votés par la mafia...

Les premiers sont morts assassinés par la mafia et trahis par l'état italien qui a pactisé avec la mafia (ce n'est pas moi qui le dis, c'est écrit dans des actes judiciaires), les seconds sont toujours en vie et continuent imperturbables de mettre à sac le pays, de corrompre, de mentir, de tramer dans l'ombre, etc. etc.

Berlusconi corrupteur de Mills, avec un corrompu condamné, et un corrupteur prescrit ... grâce à une loi qu'il s'est fait voter lui même par un parlement corrompu... 

Dell'Utri condamné en appel à 7 ans d'emprisonnement et dont le cas est examiné par la Cassation aujourd'hui même, même si je doute fort qu'il aille en prison ce soir, tant la "justice" italienne n'est plus qu'une infâme parodie de ce que devrait être la justice d'un pays civilisé. Enfin, au cas où, selon le Fatto quotidiano qui a tenté de le contacter, il attendrait la décision de la Cour quelque part en Espagne ou en Amérique du Sud, puisque l'opérateur télécom répond sur son portable : "Por favor marque de nuevo"...

Berlusconi qui aurait payé à la mafia de "grosses sommes d'argent pour garantir sa protection et celle de sa famille" par l'intermédiaire de Dell'Utri !

Du reste, les deux compères sont actuellement sous enquête auprès de plusieurs tribunaux pour leur implication "présumée" dans les attentats qui ont ensanglantés l'Italie en 1992-1993, puisqu'on ne compte plus le nombre de repentis qui les ont accusés ; dernière déclaration connue (restée secrète pendant 12 ans, quand même...) : ce sont Berlusconi et Dell'Utri qui ont voulu la saison des attentats...

* * *

Enfin, puisque j'en suis à parler de l'Italie et des procès à Berlusconi, n'oublions pas le petit dernier, dont j'ai découvert hier, par le plus grand des hasards, que le juge en charge de l'instruire, M. Richard J. Holwell, avait démissioné le 7 févier dernier (non pas pour partir à la retraite mais pour cofonder le cabinet d'avocats Holwell, Shuster & Goldberg LLC), et que par conséquent l'instruction du procès est remise aux calendes grecques (adjourned sine die)...

À suivre, tout ça...


2 commentaires:

Menthalo a dit…

bravo jean marie
dès que je récupère internet je te transmettrais des documents, qui peuvent t'aider dans ta réflexion

amities
menthalo

canari a dit…

Vraiment un super blog, continuer comme ça !